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Faut-il interdire Tintin au Congo ?

À propos de l’anachronisme judiciaire

par Thierry Massis
par Thierry Massis

    Le célèbre album d’Hergé, Tintin au Congo, qui raconte les pérégrinations du jeune reporter Tintin dans le Congo alors colonisé par la Belgique, a été la cible de toutes les attaques.

    Un album très critiqué : Une BD raciste ?

    Aux États-Unis, l’ouvrage, marqué par une prétendue idéologie colonialiste, a été supprimé des rayons de la Public Library de Brookling, en Angleterre l’album est rangé dans le rayon « BD adultes ».

    En Belgique, un particulier, auquel s’était jointe une association de lutte contre le racisme, avait saisi la justice pour demander la cessation de parution de l’album, ou, à défaut, l’insertion d’un avertissement ou d’une préface expliquant le contexte de l’époque.

    Les demandeurs critiquaient le caractère discriminatoire et raciste de la bande dessinée. Tintin au Congo est « une BD raciste faisant l’apologie de la colonisation et de la supériorité de la race blanche sur la race noire ».

    Ne pas prendre en compte l’écoulement du temps, c’est aboutir à un contrôle a posteriori de la pensée et porter atteinte au droit moral des auteurs et de leurs ayants droit.

    Le refus de l’anachronisme judiciaire

    Mais la Cour d’appel de Bruxelles rejetait cette demande inédite, non pas en prononçant sur une éventuelle discrimination, mais parce qu’elle refusait l’anachronisme judiciaire, c’est-à-dire de juger des faits anciens avec le regard du présent.

    Ouvrir la porte de l’anachronisme judiciaire, c’était en effet prendre le risque de voir disparaître toutes les œuvres littéraires appartenant à une idéologie ou à des combats d’un passé révolu.

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